jeudi 30 avril 2015

Pour bien s'orienter dans les études supérieures.

Université ou Haute Ecole? Type long ou type court? Quelles sont les conséquences de mon choix?

Comme chaque année, des milliers d'élèves achevant leurs études secondaires s'apprêtent à choisir une filière de l'enseignement supérieur, et ce choix n'est pas toujours facile.
Rappelons pour commencer l'organisation des études supérieures en Belgique. L'organigramme suivant permettra d'y voir plus clair:
La question se pose notamment de savoir s'il faut privilégier des études universitaires. En effet, l'accès à celles-ci s'est fortement démocratisé au cours des dernières décennies, d'une part, et ce type d'études possède une aura positive importante dans la conscience populaire, d'autre part.

Les études universitaires garantiraient-elles davantage l'accès à l'emploi? Permettraient-elles d'atteindre des postes mieux rémunérés? Seraient-elle la voie nécessaire pour faire apparaître dans son CV un niveau "supérieur" d'intelligence?

Relevons pour commencer le fait suivant: alors que la population des étudiants ne cesse d'augmenter au sein des universités (près de 30% entre 2004 et 2010), celle des hautes écoles à tendance plutôt à stagner (-0,4% pour le type long et +7,3% pour le type court durant la même période). Ces données officielles (cf. tableau ci-dessous) permettent en outre de souligner l'augmentation importante de la population des étudiants dans les filières plus "artistiques" (ISA: instituts supérieurs d'architecture et ESA: écoles supérieures des arts).

La question que nous nous posons est dès lors la suivante: pourquoi les étudiants fuient-ils le baccalauréat professionnalisant (type court) et, plus généralement les hautes écoles? Sans pouvoir affirmer détenir la réponse définitive à cette question difficile, osons malgré tout dénoncer certains clichés nuisant à l'image des hautes écoles:
  • Ce seraient des études faciles
  • Elles seraient destinées à ceux qui ont déjà rencontré des difficultés scolaires
  • Ce type d'études conviendrait lorsque l'on n'a pas une « bonne » mémoire 
  • Ce serait bien pour ceux qui n'ont pas envie de beaucoup étudier
  • Ce seraient des études pour les moins « malins »
  • Ces études conduiraient à un diplôme « inférieur » à celui des études universitaires
  • Ces études déboucheraient sur des métiers moins bien rémunérés
Tous ces préjugés sont faux bien entendu. Bon nombre d'entre eux ont trait aux capacités intellectuelles, à savoir notre fameuse "intelligence". Mais de quoi s'agit-il? Voici quelques éléments de réponse qui nous paraissent essentiels:
  • Il ne s'agit pas d'un critère quantitatif (retenir plus et plus vite, réfléchir plus vite, etc.).
  • La pensée est un rouleau compresseur qui ne sait faire que simplifier (cf. le langage et la manière avec laquelle les mots signifient).
  • Etre intelligent, c'est pouvoir atteindre cette simplification (esprit de synthèse) pour mieux rechercher ensuite (esprit d'analyse) les informations omises, oubliées, manquantes… bref pour remettre en question les premières certitudes.

Nous pouvons sur cette base nous pencher sur quelques vérités relatives aux études supérieures de type court:
  • Cette filière «répond à des objectifs professionnels précis» (Décret 31-03-2004, art. 4) et à des besoins différents de la part des jeunes et de la société. 
  • Ses programmes sont davantage orientés vers la formation pratique. Ils se distinguent ainsi fortement des enseignements dispensés à l’université et dans le type long hors université. 
Finalement, les programmes de type court remplissent dans la société un rôle fondamental, qui devrait être valorisé! Bon nombre de professions exigent une formation spécifique centrée sur la pratique et développant une intelligence importante d'un type particulier: il s'agira d'apprendre à maîtriser des compétences techniques précises et à la mettre adéquatement au service de situations diverses et parfois complexes. Si le bagage théorique est plus léger que celui envisagé par les programmes universitaires, la diversité des situations réelles d'application est par contre souvent plus importante. Songez à ce que représente un bon électricien, un bon plombier, ou encore un bon comptable: à chaque fois ce sera la personne qui pourra adapter son savoir-faire à la singularité d'une situation que vous lui présenterez.

En ce qui concerne les études de type long en haute école (ingénieur industriel, ingénieur de gestion, gestion d'entreprise, communication appliquée, kinésithérapie, traduction et interprétariat, etc.), il est également important de souligner que la qualité des études équivaut le plus souvent à celles offertes par les universités dans une filière équivalente. Dans certains cas les spécificités des études en haute école confèrent même un réel avantage (un "plus") qui risque de passer inaperçu aux yeux de nombreux parents et étudiants (cf. les préjugés cités plus haut):
  • Le fait de privilégier le travail en petits groupes augmente la qualité de l'enseignement
  • L'accent mis sur la formation pratique s'avère parfois très avantageux: apprentissage des langues plus poussé
  • La liaison avec le monde professionnel et plus particulièrement celui des entreprises est bien mieux pris en charge grâce aux stages: la garantie de trouver rapidement un emploi est souvent plus élevée.
Il convient donc de reconnaître à chaque type d'études sa finalité propre. Chaque étudiant pourra ainsi, en fonction de son projet d'avenir, s'orienter plus objectivement dans l'offre qui lui est proposée.

Du côté des universités, l'accent mis sur la formation théorique restera ainsi toujours indispensable pour qui nourrit un des projets suivants:
  • Faire de la recherche (doctorat) et contribuer à augmenter nos connaissances dans un domaine donné
  • Enseigner à des élèves de l'enseignement secondaire supérieur ou de l'enseignement supérieur
  • Diriger des projets de gestion et de conception: économiques, technologiques, etc.
  • Maîtriser tout l'art de la médecine (humaine ou animale)
A chacun sa voie, donc, et méfiance à l'égard des classifications simplistes fondées sur nos a priori bien souvent suspects. Cultivons l'intelligence en remettant ces deniers en question... notre avenir ne pourra que mieux s'en porter!

Nathanaël LAURENT
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