samedi 31 janvier 2015

Les ingrédients d'un coaching réussi.
















Comment font-ils réussir les étudiants? Enquête auprès des coachs.

Indépendamment de l’enquête réalisée auprès des étudiants (lire notre article précédent), nous avons interrogé les formateurs travaillant pour COGITO afin de faire connaissance avec leur manière concrète de travailler. 80 % d'entre eux avaient une expérience dans le coaching des étudiants, c’est-à-dire le suivi de l’organisation globale (dans toutes les matières) de leur travail d'étude durant l'année. Typiquement, le coach a eu l’occasion de suivre des formations organisées par COGITO et il encadre un ou plusieurs étudiants à raison de 2h par semaine durant minimum 2 mois.

La moitié des formateurs ayant répondu à l’enquête réalisée en octobre dernier exerçaient le coaching depuis un an. 35 % des répondants pratiquaient le coaching depuis plus d’un an. Enfin, 20% n’avaient pas encore d'expérience en la matière.


Selon les coachs actifs, les qualités requises pour mener à bien le suivi d'un étudiant sont (occurrence dans > 50% des réponses): l'écoute, la compétence (tant dans la connaissance des matières que d'un point de vue pédagogique) et la motivation.80% des répondants (coachs actifs et non actifs) associent la réussite du coaching à l'acquisition par l'étudiant d'une méthode de travail valable et 60% d'entre eux l'associent à la réussite des examens . La régularité de l'étudiant et l'entente entre le coach et l'étudiant sont considérés dans une moindre mesure comme des facteurs de réussite du coaching (40% et 35% d'adhésion respectivement).
Pour faire réussir le coaching, 100% des répondants mettent en avant l'importance du planning (quand et quoi étudier), tandis que 83% et 75% d'entre eux relèvent respectivement le rôle crucial de la méthode de travail (comment étudier) et de la qualité des explications. Le fait d'interroger l'étudiant à chaque séance intervient dans la réussite du coaching pour 67% des répondants, et la régularité des rendez-vous pour 58%. Par contre, la disponibilité en dehors des rendez-vous, la première séance et le fait d'être exigent vis-à-vis de l'étudiant dès le 2ème rendez-vous ne contribuent à la réussite du coaching que pour 25 à 30% des répondants.

En ce qui concerne les difficultés que rencontrent les coachs actifs, les plus relevées sont la confusion entre le coaching et le cours particulier, ainsi que le manque de régularité de la part de l'étudiant (mauvaise gestion du temps, pas de vision des objectifs sur le long terme). Globalement, les réponses sont cohérentes et manifestent bien à quel point le travail du coach est conditionné par la mise en place de certains équilibres cruciaux:

  • Apporter des explications de qualité à l'étudiant, MAIS sans que la séance ne se transforme en cours particulier; 
  • En sans inverse, faire acquérir une méthode de travail à l'étudiant et lui apprendre à gérer son temps, MAIS sans oublier de s'impliquer dans l’explication du contenu des matières. 
  • Ecouter, motiver et nouer un bon contact avec l'étudiant, MAIS en gardant le contrôle de l'exigence à son égard (afin qu'il respecte les objectifs et s’approprie la gestion de son temps de travail). 
Que conclure de notre enquête?
L’enquête auprès des formateurs montre qu’à l'unanimité ils considèrent le planning comme outil de première importance dans le cadre du coaching. Par ailleurs, l’enquête auprès des étudiants pointait la gestion du temps comme source importante de difficultés. Le coaching répond donc parfaitement aux besoins des étudiants.

En dehors de cette problématique principale à laquelle répondent donc en priorité les coachs travaillant pour COGITO, une deuxième relation entre ces deux enquêtes peut être relevée : alors que 9% des problèmes rapportés par les étudiants concernent l’autoévaluation (le fait d’évaluer ses connaissances préalablement à l’examen), 67 % des coachs soulignent de leur côté qu’il s’agit d’un élément important contribuant à la réussite du coaching (faire acquérir une bonne méthode de travail). Notre interprétation de ce résultat est la suivante : d’une part, les étudiants qui débutent dans les études supérieures découvrent que l’examen devient dans la grande majorité des cours la seule et en tout cas la principale évaluation ; d’autre part, ils ne réalisent pas que c’est à eux de se charger à présent des évaluations régulières et intermédiaires qui facilitaient grandement leur apprentissage durant les études secondaires. L’efficacité de l’accompagnement des étudiants repose donc en partie sur le fait de les interroger régulièrement et de leur montrer l’importance de l’autoévaluation dans le travail d’étude (et notamment de mémorisation).

Nathanaël LAURENT

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dimanche 25 janvier 2015

La formation en méthode travail: une source précieuse d'informations.

Enquête: quels problèmes rencontrent le plus souvent les étudiants?

Au fil de nos rencontres avec des centaines d'étudiants dans le cadre de formations en méthode de travail (Journée de formation en méthode de travail ou Blocus Assisté), nous récoltons des informations relativement aux difficultés qu'ils rencontrent et qui justifient leur demande d'aide. Plutôt que de déballer des recettes toutes faites, nous privilégions en effet l'écoute et prenons pour point de départ la réalité vécue par les étudiants. Pour ce faire, nous leur donnons le temps d'exprimer ce qui n'a pas été et de mettre des mots sur les problèmes qu'ils perçoivent.


Voici un aperçu des problèmes les plus fréquemment rencontrés. Si l'enquête ne nous révèle rien d'extraordinairement nouveau (tous ces problèmes sont bien sûrs connus), elle peut néanmoins nous faire réfléchir à la manière dont les étudiants interprètent leurs difficultés (en les sous-estimant parfois) et à la façon dont certains problèmes s'articulent entre eux.

Du point de vue méthodologique, nous nous sommes penchés sur les difficultés exprimées par 136 étudiants participant à une formation en méthode de travail. Il s’agissait d’étudiants de baccalauréat interrogés à la suite d'une session d'examens. Plus précisément, la consigne donnée aux étudiants était la suivante : "formulez en quelques mots, une phrase maximum, mais le plus précisément possible, le ou les problème(s) qui, de votre propre point de vue, a(ont) fait obstacle au bon déroulement de votre travail d’étude". 

Le graphique n°1 présente la fréquence de différents types de problèmes au sein des réponses écrites par ces étudiants. En respectant au maximum la formulation des réponses, nous les avons rassemblées au sein de 11 catégories.

Parmi les problèmes rencontrés le plus fréquemment on trouve bien entendu la méthode de travail (31%): c'est en effet la raison principale de leur présence à nos formation. Viennent ensuite  la gestion du temps (29,5 %), la mémorisation (24 %) et la concentration (23 %). Au sein du groupe de réponses rassemblées sous l’intitulé « trouver une méthode de travail », nous observons que 24 % d'entre elles concernent le fait de se demander si la méthode doit être adaptée à la matière étudiée ou plutôt à la personne qui l'étude.


Le graphique n°2 permet de préciser la nature des problèmes associés aux examens. Il montre que 50 % des problèmes relatifs aux examens concernent les questionnaires à choix multiples (QCM).


Que retenir de ces résultats? Les problèmes que nous relevons concernent essentiellement l’organisation du travail d’étude personnel de l’étudiant, tâche pour laquelle il est livré à lui-même et manque cruellement de repères. Des problèmes liés à la compréhension des matières n’ont été que très marginalement exprimés par les étudiants et n’apparaissent pas dans notre tableau. Vis-à-vis de ces derniers problèmes, l’étudiant sait en effet qu’il recevra d’une manière ou d’une autre une aide extérieure satisfaisante. Par contre, en ce qui concerne le fait de savoir quand, quoi et comment étudier, l’apprenant se sent bien d’avantage en danger, ne sachant pas s’il pourrait être aidé et où trouver cette assistance.

Il n’est pas facile d’ouvrir cette boîte noire qu’est la « méthode de travail », sorte d’écran derrière lequel les étudiants se réfugient pour faire part de leurs difficultés. De fait, un peu moins d’un tiers des réponses (31 %) renvoient à ce problème global consistant à trouver une manière adéquate de travail.

Notre enquête permet pourtant de cerner plus précisément des difficultés que rencontrent les étudiants : « gérer son temps », « mémoriser », « se concentrer », « rentabiliser son travail », « sélectionner l’information pertinente », sont autant de points sensibles qui s'articulent pour mettre en évidence le coeur même de la méthode de travail. Ainsi, rentabiliser ne signifie rien d’autre que gérer son temps de telle sorte qu’étant pleinement concentré, l’étudiant parvienne à mémoriser un maximum d’informations pertinentes en un minimum de temps. Le problème central relève donc le plus souvent de la gestion du temps!


Notre expérience nous permet également de dire que les difficultés relatives à l'autoévaluation et à la motivation sont certainement sous-évaluées par les étudiants. En effet, une part importante de notre formation sera consacrée à ces 2 piliers importants de la méthode de travail: d'un côté, la motivation entraînera l'intérêt qui, lui même, éveillera la capacité à se poser des questions (moteur indispensable du travail d'étude); d'un autre côté, l'autoévaluation doit remplacer les interros organisées par les profs durant les études primaires et secondaires, et c'est elle qui structure le travail durant une période comme le blocus.

La question de savoir si la méthode est déterminée par soi ou par la matière, est un autre élément intéressant. Les étudiants manifestent ainsi leur ignorance relativement à la manière d’organiser leur travail d’étude qui permettrait d’accorder les exigences de chaque professeur, les spécificités de chaque matière et leurs propres habitudes. En effet, ils n'apprennent souvent pas  à s’approprier les objectifs fixés par chaque professeur dans chaque matière (via la préface, l’introduction et la table des matières d’un syllabus, par exemple), avant de vérifier si leurs habitudes d’apprenant (lire, écrire, parler, faire des résumés, etc.) sont susceptibles ou non de les leur faire atteindre. Prenons un exemple : lire n’est suffisant que si la compréhension de la matière est seulement exigée (ce qui n'est bien entendu presque jamais le cas!) ; par contre si les objectifs à atteindre impliquent un travail de mémorisation, la lecture ne sera jamais suffisante.

Enfin, concernant les examens, le résultat de l’enquête laisse clairement apparaître que les étudiants ne sont pas préparés à cette forme d’évaluation qu’est le questionnaire à choix multiples. Or on constate que face à l’accroissement du nombre d’étudiants dans certaines filières d'études supérieures, les professeurs emploient de plus en plus le QCM, qui est particulièrement adapté à l’évaluation de grands groupes (correction automatique de grilles optiques ; objectivité accrue ; etc.). Paradoxalement, les étudiants ne reçoivent aucune formation concernant la manière de gérer ce type d’examen qu’ils n’ont le plus souvent pas rencontré dans le secondaire (lire notre article à ce sujet).


Nathanaël LAURENT