vendredi 8 février 2013

Et maintenant je fais quoi Mr Marcourt?

"J'ai l'habitude de répondre que, pour l'homme, le destin est comme le vent pour un voilier. Celui qui est à la barre ne peut décider d'où souffle le vent, ni avec quelle force, mais il peut orienter sa propre voile. Et cela fait parfois une sacrée différence." (Amin Maalouf)
 

Pousser les étudiants de 1er bac médecine à se réorienter... oui mais vers quoi?
 

La proportion des étudiants ayant obtenu une moyenne supérieure à 10/20 aux examens de janvier 2013 varie entre 17,6 et 52 % selon les universités!

Les journalistes qui relaient cette information n'ont pas eu de mal à en tirer une conséquence interpellante: 48 % des étudiants de 1er baccalauréat en médecine "ont déjà raté leur année" (voir la une de La Libre Belgique de ce vendredi 08 février).

Les facultés de médecine de nos universités auront certainement bien du mal, malgré tous leurs efforts, à apporter une aide - qui doit forcément être individualisée - à tous ces étudiants déboussolés. Or il est crucial pour ces derniers de, non seulement tirer les leçons de leur échec, mais encore de réfléchir sereinement et positivement à leur avenir!

Voilà concrètement le premier effet de cette réforme des études de médecine liée au décret de notre ministre de l'Enseignement supérieur, Jean-Claude Marcourt (PS)... Il ne nous revient pas de porter un jugement positif ou négatif à l'encontre des décisions de ce dernier, et il n'est d'ailleurs pas encore temps de le faire, mais un fait est bel et bien avéré:

693 étudiants (1) doivent à présent choisir entre une remédiation, l'étalement sur 2 années et la réorientation (leur moyenne se situe entre 8 et 10 sur 20)
1635 étudiants vont devoir étaler leur 1er baccalauréat sur 2 années, à moins que certains ne se réorientent vers d'autres études que la médecine.  


La réalité que rencontrent aujourd'hui 2328 étudiants de la Communauté Française ayant choisi des études de médecine est donc la suivante: Stop ou encore? Et si j'arrête la médecine, qu'est-ce que je fais? Sciences biomédicales, pharmacie, ou encore biologie? Ces 3 filières sont les plus "proches" de la médecine, mais mènent pourtant à des carrières bien différentes! Qui plus est, les diplômés de ces 3 orientations rentrent bien souvent en concurrence sur le marché de l'emploi... Va-t-on expliquer tout cela aux étudiants pressés de se décider sur leur avenir? Nous l'espérons.

A l'évidence tous ces étudiants sont en train de se poser des questions sur leur futur, et la préoccupation principale des doyens des facultés de Médecine, ainsi que de Mr Marcourt lui-même, devrait donc être: comment les aider à s'orienter dans leur réflexion et dans leur avenir?

Chaque université possède sa cellule "aide à l'orientation", mais il est difficile d'imaginer qu'elles pourront absorber la grande quantité de ces étudiants arrivés à un carrefour important de leur vie (pour la deuxième fois en moins de 6 mois!). Car ce qu'il s'agit de faire pour apporter une aide vraiment efficace à ces chercheurs d'avenir c'est:

1. Les accompagner individuellement: chacun a suivi un parcours singulier, possède sa propre histoire, se distingue par des qualités, goûts et autres faiblesses rien qu'à lui!

2. Les aider à prendre la mesure d'un choix qui aura des conséquences sur le reste de leur vie

3. Les aider à se poser les bonnes questions afin de mettre en évidence ce qui attise le plus leurs capacités à s'engager, à fournir un effort, à se battre, mais aussi à s'intéresser jusqu'au bout: dans quel(s) domaine(s) se manifestent leur désir de savoir, leur curiosité, leur questionnement?

4. Les aider à évaluer les causes de leur échec à la session de janvier:

  • mauvaise orientation déjà en septembre (par défaut, pour des raisons extérieures à leurs désirs propres)
  • mauvaise organisation du temps
  • difficultés de compréhension
  • mauvaise évaluation des attentes et exigences des profs
  • mauvaise préparation à la manière d'interroger des profs (questions ouvertes, le plus souvent QCM)
  • sous-exploitation des capacités de mémorisation
  • etc. (2)
Pour aider ces étudiants désorientés à redonner du sens à leur vie et afin de les aider à apprendre le métier d'étudiant, l'école d'accompagnement COGITO propose un bilan d'orientation. Il s'agit de répondre à une demande réelle et pleinement justifiée dans le contexte actuel d'un paysage d'enseignement supérieur en pleine mutation.
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(1) Toutes les universités confondues, sur base des chiffres publiés par La Libre Belgique ce 8/2.
(2) Lire notre précédent post pour en savoir plus à ce sujet.

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